Moteur 1.2 Renault
Pas de rappel imposé aux constructeurs
Alors que nous avons alerté le ministère de la Transition écologique et solidaire sur les risques de casse de certains moteurs Renault et demandé la mise en place d’un rappel des véhicules concernés, ce dernier a adressé à l’UFC-Que Choisir une fin de non-recevoir.
En mai dernier, nous révélions le risque de casse du moteur 1.2 (type H5FT) utilisé dans de nombreux modèles Dacia, Mercedes, Nissan et Renault (voir encadré). À l’époque, impossible d’avoir des précisions de la part des constructeurs, ni d’obtenir la certitude que tous les propriétaires sont correctement pris en charge et indemnisés. Devant cette situation, nous avons décidé de mettre en demeure les marques incriminées afin qu’elles procèdent à un rappel. Dans le même temps, nous avons alerté le ministère de la Transition écologique et solidaire (en charge des transports) de la situation.
DES CHIFFRES MINIMISÉS
Fin novembre, nous avons enfin reçu un retour officiel. Mais nos arguments n’ont pas convaincu et notre demande a été définitivement écartée. Le ministère se justifie par le fait que les constructeurs lui ont affirmé avoir pris les dispositions nécessaires « dès l’identification de ce problème ». Et de céder au chant des sirènes des constructeurs qui minimisent et indiquent avoir reçu à peine plus de 5 000 demandes de prise en charge (2 647 pour Renault et Dacia, 2 375 pour Nissan et aucune pour Mercedes). Or, ces chiffres ne concernent que la période de 2015 à 2019. Pourtant, le problème de surconsommation d’huile a été constaté dès 2012 et jusqu’en 2016. Mais le ministère ne s’inquiète pas de n’avoir aucune information pour les moteurs antérieurs à 2015. C’est dommage car c’est certainement pendant cette période, le début de carrière du moteur H5FT, que les casses ont dû être les plus importantes étant donné que les modifications n’avaient pas encore été apportées par les constructeurs. Pire, le ministère avance que ces derniers ont affirmé que « la surconsommation d’huile, même dans les cas extrêmes de casse du moteur, n’affecte pas la sécurité du véhicule et n’est pas de nature à compromettre gravement la sécurité routière ». Ce problème ne justifie pas un rappel, conclut donc le ministère.
C’est pourtant difficile à admettre. En effet, lorsque le moteur casse, le conducteur perd également l’assistance de direction, l’amplification de la force de freinage, etc. De quoi surprendre même le plus aguerri des conducteurs qui se trouverait, par exemple, dans la descente d’une montagne. Il existe même un risque de blocage des roues pouvant engendrer une embardée dangereuse. N’est-il pas risqué de perdre toute la puissance du moteur lorsqu’on double à 130 km/h sur une autoroute alors que la circulation est dense ?
DOSSIER À SUIVRE
Toutefois, dans son courrier, Laurent Michel, directeur général de l’énergie et du climat, tente de nous rassurer en indiquant que « les services resteront attentifs au suivi de ce dossier » et qu’il a demandé aux constructeurs d’accorder une attention particulière à la prise en charge des demandes qui leur seraient adressées. Nous continuerons donc de suivre de près ce dossier afin de nous assurer que les automobilistes concernés sont bel et bien pris en charge.
LES MODÈLES CONCERNÉS
Renault (moteur 1.2 TCe 115, 120 et 130 ch)
- Captur
- Clio 4
- Kadjar
- Kangoo 2
- Mégane 3
- Scénic 3
- Grand Scénic 3
Dacia (moteur 1.2 TCe 115 et 125 ch)
- Duster
- Dokker
- Lodgy
Mercedes (moteur 1.2 115 ch)
- Citan
Nissan (moteur 1.2 DIG-T 115 ch)
- Juke
- Qashqai 2
- Pulsar